Chais pas trop, je m'intéresse pas à la scène actuelle à partir du moment où elle est diffusée traditionnellement, et surtout j'écoute beaucoup plus souvent du HH anglophone que français (j'ai des périodes cela dit). Par principe en fait, n'ayant pas l'envie de faire du tri pour trouver un intérêssant (et encore) en dessous de 5000 daubes, la quasi totalité de mes écoutes en rap français c'est soit du oldskool soit des trucs alternatifs qui rentrent pas dans les codes classiques (les plus "reconnus" étant Hocus Pocus ou le Svinkels). J'aime aussi le HH moderne violent et cru à condition que le beat développe quelque chose, raison pour laquelle LIM et toutes ces merdes ne sont pas subversifs ni talentueux pour moi (alors que des groupes comme La Jonction, Wase, Futur Proche, La Calcine ou Psykopat remettent en cause le social ou le hip hop également, mais de manière plus subtile et moins gratuitement vulgaire). J'aime pas non plus quand on se base que sur un "songwriting intelligent" pour qualifier du rap, ça fait "rap bien pensant" : j'veux dire, il suffit pas que le rappeur écrive des textes pas violents et critiques envers la violence pour que ça soit génial (Kery James, si tu me lis, tu me les brises, t'aurais du arrêter le HH après Idéal J), le rap c'est subversif à la base, dans sa culture française j'entends.
Rhoff la seule track que j'aime bien de lui c'est une cover de
Génération de Renaud pour le tribute/concept
Hexagone 2001 Rien N'a Changé. Flow de chien et hargne ironique, mais j'ai aimé la transpo des paroles et la prod derrière. Vu que j'ai aimé cte track, j'ai essayé d'écouter sa zik, ce que je ne faisais pas car je savais que c'était une "figure" du business rap actuel. C'est pas parce qu'il est sur Hostile que je vais foncer les yeux fermés, les labels changent avec l'age (d'ailleurs en passant, l'album
Mesrine du Cercle Rouge, c'est pas aussi fort que l'étaient
Ma 6T Va Cracker et
Le Cercle Rouge, j'ai été déçu), et Rhoff est un exemple de cette évolution.
Il écrit des textes moralisateurs tout en jouant la caillera pour le style, et il veut se démarquer tout en produisant du son classique 2000...
Qui est l'example putain je déteste la chanson (avec le clip on pourrait en faire un produit marketé par l'UMP pour dire "hey nous aussi on aime le rap à l'UMP, voyez nos rappeurs, conscients, modernes, intelligents !), même si les lyrics sont cool, je trouve le beat et le Rnb immonde dessus.
Le testament j'en parle même pas. Et frère non plus. Au moins NTM dans
pose ton gun ils venaient pas nous parler de la fatalité de dieu et de ses choix, ils mettaient en cause celui qui porte le flingue. Rhoff il se complait dans son image de banlieusard victime et force son accent pour plaire à ses potes et passer pour un true "wallah du bled t'as vu". Sa track sur
Hexagone 2001 m'a vraiment plu mais c'est l'exception à la règle au final, le reste de sa zik je kiffe pas. Les lyrics sont démagos et les prods sont creuses. Bon pour les prods, c'est une question d'époque, je regrette les tendances du sampling à disparaitre, mais entre un Rhoff et un Atelier pour les nouvelles prods, je choisis l'Atelier, pour les explorations sonores encore plus tordues et les paroles à contre courant, qu'un Rhoff qui essaie de faire style qu'il innove alors qu'il ne répète que les clichés de ses concurrents.
Wase parlant de la génération Rhoff :
http://www.dailymotion.com/video/x37r81 ... p-est-mortMême si il voit les choses tout en noir (il existe encore pleins de groupes HH underground qui sortent du bon son sur des labels indie et en autoprod, et faut pas avoir honte de faire du rap), il est très lucide sur le long terme : l'industrie tue le HH un peu plus chaque jour.